Le VéLau – Les dérailleurs & le pédalier
En observant les dérailleurs et le pédalier, que ce soit en les examinant ou en les démontant, on remarque qu’en réalité, l’ensemble des pièces est dans un état d’usure proche du neuf. Cela confirme les dires de l’ancien propriétaire qui m’avait expliqué que ce vélo n’avait pas beaucoup servi. On peut donc considérer que les pièces sont comme neuves, mais qu’elles conservent leur caractère d’époque, avec la graisse, la poussière et la saleté qui font désormais partie intégrante de l’ensemble.
On constate que les manivelles d’origine sont dans un état plutôt correct. Elles ne sont pas profondément abîmées, présentant seulement quelques éraflures et une disparition partielle de la marque et du logo. Composées en aluminium, elles sont légères et accomplissent clairement leur travail. Il n’y a aucune raison de les remplacer par autre chose. Cependant, une petite séance de polissage leur a fait grand bien pour éliminer ces marques du temps et faire disparaître les inscriptions. Un avant-après qui n’est pas facile à apprécier, d’en voir la subtilité sur des photographies.
Quant aux plateaux avant, une fois démontés, il a fallu insister pour éliminer la graisse qui, au fil des années, s’était solidifiée. Une fois bien nettoyés et remontés sur la manivelle, le constat esthétique était peu flatteur. Les plateaux noirs contrastaient trop avec le jaune, créant un déséquilibre avec les manivelles au fini « brossé ». La solution était simple, une fois de plus : retirer la couleur pour ensuite réaliser un polissage des plateaux selon les règles de l’art, sans oublier une couche de vernis pour garantir la pérennité du polissage.
Lors de l’assemblage des plateaux sur la manivelle, les entretoises ont simplement été nettoyées. En revanche, les vis, que l’on nomme « vises cheminées », ont été sablées ou plutôt microbillées pour éliminer la rouille, avec bien sûr, comme à son habitude, une couche de vernis. Le résultat une fois remonté est très convaincant, redonnant un équilibre dans les couleurs et le style.
Entreprendre une seconde vie pour les pédales d’origine n’avait aucun sens. En considérant leur état avancé, le temps, l’énergie et la couleur à restaurer, on se rend compte que l’effort requis ne justifie pas le résultat attendu. Il est bien plus raisonnable d’acheter une nouvelle paire de pédales pour quelques euros, ce qui en plus allège le vélo d’environ 200 grammes. L’achat de nouvelles pédales est une décision sensée.
Au même titre que les autres pièces, les dérailleurs avant et arrière ne présentent à nouveau aucune forme d’usure. Ils étaient recouverts d’une quantité de graisse agglutinée, séchée, et remplie de saleté dans les recoins et le mécanisme. Un démontage minutieux, suivi de plusieurs séances de dégraissage de la base et des différentes pièces, a permis de retrouver une certaine souplesse, ou plutôt une mobilité, aux parties sollicitées lors des changements de vitesse. Avant de remonter les différentes pièces, celles-ci ont été polies avec de la laine d’acier et un produit pour les métaux. Cela leur a redonné un aspect « étincelant », comme au premier jour. Pour compléter le remontage, une petite « dose » d’huile a été appliquée ici et là afin de faciliter les mouvements des parties mobiles.
Un peu de galère pour le démontage du boîtier de pédalier. Le mot « galère » est un peu fort pour contextualiser la chose. En réalité, il n’a pas été facile de démonter l’une des deux manivelles. Le serrage qui avait été appliqué sur l’axe carré par le biais du boulon de la manivelle avait presque fusionné l’axe et la manivelle. Je ne vous raconte pas l’obstination et la ruse qu’il a fallu avoir pour réussir à désolidariser ces deux éléments avec un arrache qui n’avait presque pas d’espace pour passer les griffes.
Il a fallu en fin de compte démonter les trois plateaux sur le vélo pour avoir accès au boulon du boîtier. Boulon qui requiert tout de même une clé de taille « 46 », commandée pour cette occasion unique sur Amazon à un prix relativement bas car quand on regarder le prix de ces clés dans une grande marque, il y a moyen de tomber de sa chaise.
Une fois l’axe sorti, accompagné de la manivelle solidarisée, il a été beaucoup plus simple de placer l’ensemble dans une presse afin d’y appliquer une bonne pression douce et délicate pour séparer les deux parties sans plier ni casser les différents éléments.
Une fois démonté, la recette est simple : contrôle des roulements qui ne présentent (de nouveau) aucun signe d’usure ni de faiblesse. Une graisse sale et asséchée a été nettoyée et retirée au dégraissant, puis une graisse adéquate a été appliquée lors du remontage final.